Prétendre « victoire » serait prématuré, mais les données sur l’inflation publiées hier sont toujours encourageantes.
En août, l’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 7 % d’une année sur l’autre, ce qui est mieux que prévu. Par rapport au mois précédent, l’IPC a baissé de 0,3 %, notamment grâce à l’essence (-9,6 %) et aux transports (-2,5 %).
S’il y a un bémol, c’est du côté de l’alimentation, où la hausse annuelle dépasse 10 %, qui touche le plus durement les ménages à faible revenu. Ils ne peuvent pas couper ailleurs pour absorber l’augmentation de leur facture d’épicerie.
Il n’est donc pas surprenant que le thème de l’inflation occupe autant de place dans le débat public, tant dans la campagne électorale au Québec que dans les débats à la Chambre des communes à Ottawa.
Sans juger des mesures promises, voyons ce que concoctent les deux paliers de gouvernement pour soulager le porte-monnaie.
Augmentation du crédit de TPS
Le gouvernement libéral de Justin Trudeau, poussé par les néo-démocrates, a dévoilé trois mesures la semaine dernière pour aider les familles à faible revenu.
Celle qui touchera rapidement le plus grand nombre de ménages consiste en une bonification du crédit de TPS, qui sera doublé pendant six mois.
La valeur du crédit dépend des revenus et de la taille du ménage. Son versement pour une année d’imposition s’étale sur quatre trimestres, à compter du mois de juillet de l’année suivante (juillet, octobre, janvier, avril).
Le montant supplémentaire promis par Ottawa sera versé en un seul versement d’ici la fin de l’année.
Pour avoir droit au plein montant du crédit, un ménage doit déclarer un revenu net de 39 826 $ ou moins (ligne 23600 de la déclaration fédérale). Au-delà, le crédit diminue graduellement, jusqu’à disparaître (environ 58 000 $ pour un couple avec deux enfants, 50 000 $ pour une personne seule sans enfant, par exemple).
Un couple avec deux enfants pourrait recevoir jusqu’à 467 $ de plus d’ici janvier. Un couple sans enfant pourrait avoir droit à 306 $ de plus, et une personne seule jusqu’à 233,50 $ de plus.
Supplément hébergement : 500 $
Ottawa a également annoncé qu’il fournira une aide de 500 $ aux locataires moins nantis. L’« Allocation canadienne pour le logement » prendra la forme d’un paiement unique pour les familles dont le revenu net est inférieur à 35 000 $, ou de 20 000 $ ou moins pour les personnes vivant seules dont le loyer représente plus de 30 % du revenu.
Comme ce programme est basé sur les revenus de 2022, l’argent sera versé au premier semestre 2023.
Un nouveau service dentaire
Ottawa présente cette prestation comme une initiative visant à aider les ménages aux prises avec l’inflation. C’est surtout le noyau dur du contrat conclu avec les néo-démocrates pour assurer la survie du gouvernement libéral minoritaire.
Qu’importe! Cela se traduira par des remboursements de frais dentaires pour certains enfants de moins de douze ans, dans un premier temps. Conditions : le ménage ne doit pas être couvert par une assurance privée et les revenus des parents ne doivent pas dépasser 90 000 $ net par année (en 2022).
Le montant du paiement variera de 650 $ à 260 $ par enfant par année, selon le revenu des parents. Pour avoir droit à la prestation maximale, les parents devront déclarer moins de 70 000 $ de revenu net.
La demande devra être faite à l’Agence du revenu du Canada (ARC), ce qui laisse entendre que les ménages concernés ne verront cet argent qu’après avoir produit leur déclaration de revenus.
Vers un autre chèque du Québec?
La campagne québécoise donne lieu à un déluge de promesses au sujet de l’inflation.
Selon les sondages, cette élection offre peu de suspense, la Coalition Avenir Québec a toutes les chances de conserver le pouvoir.
Si la tendance se maintient, un chèque de 600 $ attend les contribuables gagnant moins de 50 000 $, et un paiement de 400 $ sera envoyé aux autres dont les revenus se situent entre 50 000 $ et 100 000 $. D’ici la fin de l’année.
Le soulagement apporté par toutes ces mesures, au coût immense, sera très variable selon les ménages.
Source : www.journaldemontreal.com