La grippe aviaire frappe des dizaines d’oies des neiges lors d’une halte migratoire le long de la rivière Richelieu en Montérégie, ce qui inquiète les résidents.
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« Ils agissent comme s’ils étaient empoisonnés, ils ne sont pas comme s’ils étaient là », s’inquiète Jacques Cardinal, un retraité de Saint-Jean-sur-Richelieu.
Photo fournie par Maxime Marchand-Cardinal
Jacques Cardinal et Daniel Martel s’inquiètent de l’état de santé des oiseaux.
Venu faire ses traditionnelles photos de migration, il a trouvé au moins une cinquantaine d’oies mortes et d’autres à l’agonie sur le rivage, chose qu’il n’avait jamais vue depuis trente ans.
Marie Claude PoirierRefuge
« Ça peut être dangereux, les enfants jouent avec, ils pourraient le toucher », renchérit son ami Daniel Martel, désespéré par l’inaction des autorités, qui auraient dû enlever les carcasses il y a quelques jours, selon lui.
L’Arche de Zoé, un refuge pour animaux de ferme et animaux sauvages de Saint-Blaise-sur-Richelieu, a reçu de nombreux appels à ce sujet ces derniers jours.
« Les oies, en temps normal, il est très difficile de les capturer. Mais beaucoup de gens les avaient ramenés à la maison et espéraient qu’on puisse les soigner », explique la propriétaire Marie-Claude Poirier.
La grippe aviaire
Tout indique que les oies sont infectées par le virus de l’influenza aviaire H1N5, selon Stéphane Lair, professeur à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal.
« Nous en avons reçu de Saint-Jean, mais aussi de Saint-Paul-d’Abbotsford, que nous avons fait analyser. […] c’est sûr », dit-il.
Le spécialiste de la santé animale explique que le virus est arrivé au Québec au printemps, mais provoque une mortalité plus «spectaculaire» cet automne.
Photo fournie par Jasmin Desnoyers
Les oiseaux étaient aussi dans l’eau
Et c’est notamment parce que les oies sont regroupées au même endroit pour leur migration vers la Caroline du Nord depuis l’Arctique que le virus se propage rapidement.
Ils côtoient également des canards qui sont porteurs asymptomatiques et contribuent à la propagation, explique-t-il.
« C’est comme le COVID, c’est une question de contacts. C’est comme une fête de bureau », dit-il.
Bien que le risque de transmission à l’homme soit faible, il déconseille de s’approcher des animaux malades et de les toucher.
Mortalité
Si la population d’oies des neiges peut supporter une forte mortalité, le spécialiste note que le principal danger réside surtout dans la transmission de la maladie aux volailles d’élevage.
Ils devraient tous être euthanasiés avec une perte économique substantielle.
Appelé à réagir, le Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs n’a pas donné suite à notre demande hier soir.
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Source : www.journaldemontreal.com