La sortie publique de Carey Price sur le contrôle des armes à feu continue d’alimenter le débat entre ceux qui veulent une meilleure législation et ceux qui ne veulent pas perdre certains droits.
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« C’est vraiment triste. Car avec sa réputation […]comme il présente sa position de manière très générale, sans en expliquer les nuances, cela apporte beaucoup de confusion dans un débat déjà très sensible », déplore Nathalie Provost, rescapée de la tuerie de Polytechnique et porte-parole de « PolySeSouvient ».
Samedi matin, le gardien des Canadiens de Montréal a partagé une photo de lui en tenue de chasse et avec une arme à la main sur ses réseaux sociaux, pour se montrer très clairement contre le projet de loi C-21.
Capture d’écran tirée du compte Instagram @cp0031 (Carey Price)
S’il était adopté, ce dernier modifierait la définition des armes d’assaut en y ajoutant plusieurs armes utilisées par les chasseurs.
« Je ne suis pas un criminel ni une menace pour la société. Ce que Justin Trudeau essaie de faire est injuste », a ajouté à sa publication celui qui est au repos forcé en raison d’une blessure.
Price a également annoncé son soutien à la Coalition canadienne pour le droit aux armes à feu (CCFR), qui a notamment fait sensation pour avoir créé le code promotionnel « POLY » pour la marchandise sur son site.
Désinformation
Certains groupes qui plaident pour un meilleur contrôle des armes à feu pensent que sa position contribue à la désinformation entourant le projet de loi.
« Nous avons tellement peur de perdre certains privilèges que nous grossissons ce qui est dans la définition [du projet de loi]. Ce qui est dans la définition, c’est que les armes conçues pour avoir des chargeurs de grande capacité seraient interdites », explique Mme Provost.
La porte-parole de « PolySeSouvient » rappelle que la définition atteinte dans le projet de loi est le fruit d’une réflexion mûrie et nuancée de la part d’experts.
Mais pour de nombreux chasseurs et passionnés d’armes à feu du Québec, le gouvernement fait fausse route.
« Ce ne sont pas les chasseurs respectueux des lois qui posent problème, mais les criminels qui font passer illégalement des armes à travers la frontière », explique Gaëtan C., collectionneur depuis 40 ans, qui n’a pas voulu donner son nom de famille.
Ce résident de Trois-Rivières se dit pour un durcissement des lois.
chasseurs d’otages
« Je suis pour un registre plus serré et une loi plus stricte, mais pas pour qu’on vienne chez moi pour m’enlever mon bien, que je me suis offert », explique celui qui pourrait perdre une vingtaine d’armes à feu si la loi était adoptée à Ottawa.
De son côté, Daniel Benoit, propriétaire des magasins Technique Chasse et Pêche de Saint-Hubert et de Gatineau, est d’accord.
« Ce n’est pas en venant contrôler des armes qui sont déjà contrôlées qu’on réduira la criminalité. […] Le gouvernement prend en otage des chasseurs pour chercher malheureusement du capital politique », déplore-t-il.
Il souligne également que le processus d’acquisition d’une arme à feu au Canada est très long.
-Avec Clara Loiseau,
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Source : www.journaldemontreal.com