Le cœur de ma mère a été ébranlé ces derniers temps. Mon cœur de femme aussi. Surtout moi qui croyais qu’on avançait, toujours plus sereins, confiants, autonomes… Maintenant nos voisins du sud me rappellent que ce n’est pas le cas. Pire, et j’exagère à peine, que Dieu aurait le contrôle sur nos corps.
Cette récente décision de restreindre le droit à l’avortement aux États-Unis est un coup dur pour les femmes du monde entier.
Je me rends compte aujourd’hui que l’histoire dépend de peu de choses, que des acquis peuvent être anéantis en quelques amendements. Avancer dans le temps peut signifier reculer.
Rappelons-nous que les États-Unis sont passés à un cheveu d’élire leur premier président suite à l’élection du premier président noir, Barack Obama. À cette époque, les États-Unis étaient perçus dans le monde entier comme un pays aux valeurs progressistes et humanistes. L’élection de Trump les aura conduits à un autre triste sort.
L’avortement, le droit ultime
Le droit à l’avortement tel que je l’ai appris dans mes séminaires à l’université est sans aucun doute le combat féministe le plus important. Certes, il y a le droit de vote, l’équité salariale, l’autonomie, mais l’avortement est le droit ultime des femmes de choisir leur corps.
Tomber enceinte n’est pas seulement une question de fécondation et de grossesse. C’est un petit être humain qu’il faudra chérir toute sa vie. C’est un nouveau mode de vie que toutes les femmes ne peuvent ou ne veulent pas adopter.
Pire, ce n’est pas parce qu’on interdit les avortements qu’ils vont s’arrêter. Selon l’Organisation mondiale de la santé, 25 millions d’avortements à risque sont pratiqués dans le monde chaque année, entraînant 39 000 décès de femmes et des millions d’hospitalisations.
« L’accès à des avortements sécurisés sauve des vies » plaide le directeur général de l’OMS et il a raison.
Reprendre la lutte féministe
Chère Florence, toi ma fille que j’aime, je te promets que Maman se battra désormais de tous les instants pour te laisser un monde où tu seras libre et épanouie…
Source : www.journaldemontreal.com