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La France sollicite l’Indonésie pour le transfert d’un ressortissant sous peine de mort

Actualité France | La France a officiellement demandé à l’Indonésie le transfert de Serge Atlaoui, un ressortissant français condamné à mort dans ce pays pour trafic de drogue. Cette requête, confirmée par un ministre indonésien, marque une étape importante dans les efforts diplomatiques pour rapatrier Atlaoui, emprisonné depuis près de 20 ans. La décision de l’Indonésie concernant cette demande sera discutée début janvier.

Contexte de la demande de transfert

Serge Atlaoui, âgé de 61 ans, a été arrêté en 2005 dans une usine de drogue près de Jakarta. Initialement condamné à la prison à vie, sa peine a été alourdie en 2007 par la Cour suprême qui l’a condamné à mort. Depuis, il est détenu dans le couloir de la mort indonésien, maintenant son innocence et affirmant qu’il pensait installer des machines dans une usine d’acrylique.

La France a intensifié ses efforts diplomatiques ces dernières années pour éviter l’exécution d’Atlaoui. En 2015, il a obtenu un sursis temporaire grâce à la pression de Paris, permettant à un appel en cours de suivre son processus.

Réactions et espoirs suite à la demande officielle

L’avocat de Serge Atlaoui, Richard Sedillot, a qualifié l’intervention de la France d' »immense espoir ». Il a déclaré à l’AFP que cette demande pourrait être « l’aboutissement d’un long combat souvent discret, mais toujours mené au fil de ces années ». L’avocat a exprimé sa satisfaction face à une issue qui pourrait être favorable.

L’organisation Ensemble contre la peine de mort (ECPM) a également réagi, qualifiant cette demande officielle de « l’avant-dernière étape d’un long combat ». Raphael Chenuil-Hazan, directeur de l’ECPM, a déclaré à l’AFP : « Nous attendons maintenant que ce transfert devienne une réalité. »

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Contexte plus large des condamnations à mort en Indonésie

L’Indonésie est connue pour avoir l’une des législations les plus sévères au monde en matière de drogue. Selon les données de l’organisation de défense des droits KontraS, au moins 530 personnes sont actuellement dans le couloir de la mort dans le pays, principalement pour des crimes liés à la drogue. Le ministère de l’Immigration et des Services correctionnels indonésien a indiqué qu’au début du mois de novembre, plus de 90 étrangers étaient condamnés à mort, tous pour des charges liées à la drogue.

Récemment, l’Indonésie a libéré plusieurs détenus de haut profil, dont une mère philippine condamnée à mort et les cinq derniers membres du réseau de drogue connu sous le nom de « Bali Nine ». Cependant, le gouvernement indonésien a récemment signalé son intention de reprendre les exécutions des condamnés à mort pour trafic de drogue, qui étaient en pause depuis 2016.

Prochaines étapes et implications diplomatiques

La demande officielle de la France sera discutée par le gouvernement indonésien début janvier. Cette démarche s’inscrit dans un contexte plus large de négociations pour le transfert de prisonniers entre les deux pays. L’issue de cette demande pourrait avoir des implications significatives non seulement pour Serge Atlaoui, mais aussi pour les relations diplomatiques franco-indonésiennes et la position de l’Indonésie sur la peine de mort pour les ressortissants étrangers.

La décision de l’Indonésie sera suivie de près par la communauté internationale, notamment les organisations de défense des droits de l’homme qui militent contre la peine de mort. Cette affaire pourrait potentiellement influencer la politique indonésienne en matière de condamnations à mort, particulièrement pour les ressortissants étrangers.

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