Actualité France | Le Sénégal a annoncé la fermeture prochaine de toutes les bases militaires étrangères sur son territoire, une décision qui vise principalement les troupes françaises. Cette annonce, faite par le Premier ministre Ousmane Sonko, marque un tournant dans les relations entre le Sénégal et la France, son ancienne puissance coloniale.
Le Sénégal annonce la fermeture de toutes les bases militaires étrangères
Lors d’une déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a annoncé que le gouvernement fermera « toutes les bases militaires étrangères ». Bien que M. Sonko n’ait pas explicitement mentionné les troupes françaises, cette décision les concerne directement, car aucune autre force étrangère ne dispose de bases militaires au Sénégal.
Cette annonce fait suite aux déclarations du président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, qui avait évoqué un mois plus tôt qu’il n’y aurait bientôt plus de soldats français sur le sol sénégalais. Cependant, aucun calendrier précis n’a été communiqué pour le départ des troupes étrangères.
Une décision ciblant particulièrement les troupes françaises
La décision du Sénégal s’inscrit dans un contexte régional plus large de remise en question de la présence militaire française en Afrique de l’Ouest. Ces dernières années, la France a dû faire face à des revers similaires dans plusieurs pays de la région, notamment au Tchad, au Niger et au Burkina Faso, où les troupes françaises présentes depuis de nombreuses années ont été priées de partir.
La France, ancienne puissance coloniale dans une grande partie de l’Afrique, fait face à une opposition croissante de certains dirigeants africains qui dénoncent une approche jugée condescendante et pesante envers le continent. Cette tendance reflète une volonté de nombreux pays africains de redéfinir leurs relations avec l’ancienne métropole et d’affirmer leur souveraineté en matière de défense et de sécurité.
Les implications pour la présence militaire française en Afrique
Face à ces évolutions, la France a déjà entamé un processus de reconfiguration de sa présence militaire en Afrique. Paris a notamment indiqué son intention de réduire drastiquement sa présence dans toutes ses bases africaines, à l’exception de Djibouti. Actuellement, environ 350 soldats français sont stationnés au Sénégal.
Le ministère français de la Défense a évoqué la possibilité de remplacer cette présence permanente par des programmes de formation militaire ou un soutien militaire ciblé, en fonction des besoins exprimés par les pays concernés. Cette approche vise à adapter la coopération militaire française aux nouvelles réalités géopolitiques du continent africain.
Les enjeux pour le Sénégal et la région
La décision du Sénégal de fermer les bases militaires étrangères soulève des questions sur l’avenir de la sécurité régionale en Afrique de l’Ouest. Le pays, considéré comme un îlot de stabilité dans une région confrontée à des défis sécuritaires importants, devra repenser sa stratégie de défense et de coopération militaire internationale.
Cette annonce pourrait également avoir des répercussions sur la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel, où la France a été un acteur majeur ces dernières années. Le Sénégal et ses voisins devront potentiellement renforcer leur coopération régionale en matière de sécurité pour combler le vide laissé par le départ des troupes françaises.
Pour en savoir plus sur les implications géopolitiques de cette décision, vous pouvez consulter cette analyse géopolitique détaillée.
Les réactions et perspectives
La France n’a pas encore réagi officiellement à cette annonce du gouvernement sénégalais. Cependant, cette décision s’inscrit dans une tendance plus large de redéfinition des relations franco-africaines, comme en témoigne ce rapport parlementaire sur l’évolution de la présence militaire française en Afrique.
Il reste à voir comment cette décision affectera concrètement la coopération militaire entre la France et le Sénégal, notamment en termes de formation et d’exercices conjoints. Les observateurs suivront de près la mise en œuvre de cette décision et ses implications pour l’équilibre géopolitique en Afrique de l’Ouest.
Pour plus de détails sur les réactions locales à cette annonce, vous pouvez consulter ces articles de Alwihda Info et AL24 News.