Actualité Québec | Le Québec est devenu le deuxième producteur mondial de canneberges, notamment grâce à des innovations issues de la recherche. Cette culture, qui a connu une croissance exponentielle depuis les années 2000, repose sur des techniques de production uniques et durables. Découvrons les secrets qui font le succès de la culture des canneberges au Québec.
Une culture adaptée aux conditions locales
Contrairement aux idées reçues, la canneberge ne pousse pas naturellement dans l’eau. Au Québec, les chercheurs ont découvert que cette plante était plus productive dans un sol sablonneux bien drainé. Cette innovation a permis d’augmenter considérablement les rendements par rapport aux méthodes traditionnelles américaines qui imitaient les conditions des tourbières.
Les cannebergières québécoises sont principalement situées dans la région du Centre-du-Québec, avec quelques exploitations dans Lanaudière, au Saguenay-Lac-Saint-Jean et sur la Côte-Nord. Les champs sont conçus de manière rectangulaire, d’environ 48 mètres de large, pour permettre l’utilisation d’une machinerie spécialisée développée au Québec.
Des méthodes de lutte innovantes contre les ravageurs
Pour lutter contre le principal insecte ravageur, la tordeuse de la canneberge, les producteurs québécois ont adopté des méthodes écologiques novatrices :
L’inondation printanière
Cette technique consiste à inonder les champs pendant 48 heures pour noyer les larves de tordeuse. Les chercheurs ont déterminé le moment optimal pour effectuer cette opération, ciblant les stades larvaires intermédiaires les plus vulnérables. Cette méthode est désormais utilisée par 80 à 90% des producteurs conventionnels et 100% des producteurs biologiques.
La confusion sexuelle
Une autre approche innovante consiste à saturer l’environnement de phéromones sexuelles femelles synthétiques. Cette technique perturbe l’accouplement des tordeuses, réduisant ainsi leur population. Des microcapsules contenant ces phéromones sont pulvérisées sur les cultures, offrant une alternative écologique aux insecticides traditionnels.
Une gestion de l’eau exemplaire
Les cannebergières québécoises sont équipées de systèmes de gestion de l’eau en circuit fermé. Chaque exploitation dispose de son propre bassin de rétention, permettant de récupérer l’eau après chaque inondation et de la réutiliser tout au long de la saison. Cette approche durable minimise l’impact environnemental de la culture.
Contrairement aux croyances populaires, les plants de canneberges ne sont submergés que durant de courtes périodes : lors de l’inondation printanière contre les ravageurs et pendant la récolte. Le reste du temps, ils poussent sur un sol sec.
Le défi de la production biologique
Bien que le Québec soit le plus grand producteur mondial de canneberges biologiques, ce secteur connaît un déclin depuis la pandémie. En 2024, seulement 17,5% des superficies cultivées sont en régie biologique, contre 21,5% l’année précédente. Les défis de la lutte contre les ravageurs en culture biologique expliquent en partie cette tendance, les insecticides biologiques étant souvent plus coûteux et moins efficaces que leurs homologues de synthèse.
Malgré ces défis, les chercheurs continuent de développer des solutions innovantes pour rendre la culture de la canneberge plus durable, tant en conventionnel qu’en biologique. L’objectif est de réduire l’utilisation de pesticides tout en maintenant une production efficace et de qualité.
Pour en savoir plus sur la culture de la canneberge au Québec, vous pouvez consulter le site du ministère de l’Agriculture du Québec ou découvrir 10 faits étonnants sur la canneberge d’ici.